Bruxelles, exemple européen de la mobilité électrique

Le transport routier est l’une des principales sources d’émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre en Région de Bruxelles-Capitale. En 2019, il était à lui seul responsable de 61% des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de 26% des émissions de particules fines5. Le transport est également l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre : en 2019, il était responsable de 26% des émissions totales de dioxyde de carbone (CO2) à Bruxelles et ces émissions sont restées constantes depuis 1990, alors que beaucoup d’autres secteurs les ont diminuées.

Bruxelles, agit pour la mobilité électrique 

Devant ce constat, le Gouvernement a affirmé sa volonté de poursuivre le développement de la Zone de Basses Emissions (LEZ) pour aboutir à une sortie du diesel au plus tard pour 2030 et de l’essence, du LPG et du CNG au plus tard pour 2035. Objectif : construire un environnement sain et décarboner la mobilité pour que chacun puisse se déplacer en Région bruxelloise sans polluer et sans hypothéquer sa santé ou celle des autres.

Et voilà maintenant quelques années que Bruxelles s'est engagé, comme beaucoup d'autres villes, dans une démarche d'interdiction de circulation des véhicules en fonction de leur niveau d'émissions polluantes. Si le diesel a été la première cible désignée, les deux-roues motorisés ont eux aussi été rapidement pris pour cible.

Le gouvernement bruxellois a ainsi confirmé la feuille de route de sa zone basse émission (LEZ - Low Emission Zone) et dévoilé les prochaines grandes étapes à venir qui s'appliqueront aux 19 communes de la région. La principale nouvelle, c'est que les scooters seront les premiers impactés, avant même les diesels.

En effet, plus aucun scooter thermique ne sera autorisé à rouler dans la région à compter de 2028 pour pouvoir encourager la mobilité électrique et notamment celle des scooters électriques. Cela concerne dans un premier temps uniquement les scooters, c'est-à-dire pas les motos. Dans le même temps, les voitures diesels, homologuées Euro6d, pourront continuer à circuler jusqu'en 2030.

Si cette année était initialement envisagée comme la date butoir, celle-ci ne concernera donc que les diesels et les scooters. Toutes les autres catégories de véhicules et de motorisations seront interdites à partir de 2035, à l'exception des autocars et poids lourds, pour laisser place aux véhicules électriques. Ce qui peut sembler étrange c'est que les motos ne seront interdites qu'à partir de 2035, comme les autres véhicules.

Pour soutenir l'essor de l'électrique, le gouvernement entend développer les bornes de recharge pour atteindre 22.000 points de charge publics à cette échéance. Selon les études, ces nouvelles restrictions permettront de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport de 65 à 75 %.

Une preuve de durabilité d'une possible mobilité électrique

Pour affirmer son point, le gouvernement bruxellois à réaliser une étude sur "Évolutions technologiques et impact sur l'environnement et l'énergie" afin de comprendre les possibles changements de l'intégration de la mobilité électrique au sein de la société actuelle. Cette étude avance que le choix technologique le plus pertinent pour l’avenir est d’électrifier les véhicules.

Suite à une analyse comparative de l’impact environnemental sur toute la durée de vie de tous les différents types de carburants et technologies de motorisation, on voit qu’il y a deux solutions pour décarboner le transport motorisé : diminuer le poids (ce qui diminue les besoins en énergie, quel que soit le carburant utilisé) et électrifier (le moteur électrique étant nettement plus efficient et permettant de faire appel à des sources d’énergie moins carbonées). En parallèle, il faut prioritairement continuer à diminuer le recours à la voiture et privilégier les modes actifs (marche, vélo) et le transport collectif (véhicules partagés et transport public) pour diminuer l’impact du transport et rendre la ville plus durable.

Mais l’électrification des véhicules motorisés qui continuent à rouler reste une stratégie gagnante et la Région bruxelloise s’apprête à se lancer dans cette transition de façon ambitieuse et réfléchie en mobilisant certains acteurs afin de voir apparaître de plus en plus de véhicule électrique.

Ce projet de roadmap « Low Emission Mobility » définit la stratégie nécessaire à la mise en œuvre de la sortie des véhicules thermiques (diesel et essence) en Région de Bruxelles-Capitale. Il présente les objectifs par catégorie de véhicule,  le calendrier de la Zone de Basses Emissions bruxelloise pour la période 2025-2035 et les différentes propositions de mesures permettant de réaliser cette transition avec une attention particulière pour les publics les plus fragilisés. Le projet de roadmap fera l’objet de consultations avec les parties prenantes, afin d’être affiné et opérationnalisé, et prendra en compte les besoins des différents acteurs de la Région bruxelloise. 

La Région bruxelloise s’inscrit donc dans une trajectoire ambitieuse mais crédible de diminution des émissions du transport et rejoint d’autres villes comme Londres, Paris ou Amsterdam qui se veulent volontaristes en la matière.

Paris aussi joue son rôle dans l'entrée d'une mobilité verte

Paris quant à elle suit sa transformation vers une mobilité plus verte, en commençant par l'instauration des Crit'Air 1/2/3/4/5 pour pouvoir circuler dans la capitale. Par la suite, une montée du nombre de véhicule électrique est apparue que ce soient les motos ou bien le scooter sans permis.

La principale annonce des États généraux du stationnement de la Mairie de Paris : à partir de 2022, les motos et les scooters thermiques paieront le stationnement dans la capitale. L'adjoint chargé de la transformation de l'espace public, l'écologiste David Belliard, a détaillé les contours de cette réforme, tout en rappelant que "c'était un engagement de campagne" de 2020 : les deux-roues motorisés pourront continuer à se garer sur les emplacements voiture. Les futurs tarifs, qui ne s'appliqueront pas aux véhicules électriques, équivaudront à 50% de ceux pratiqués pour les voitures.

Mais aussi, la parution d'un décret dans le Journal officiel du 20 novembre 2020 précise que les deux-roues et autres véhicules électriques sont considérés comme "à très faibles émissions". C'est précisément pour cela qu'ils sont désormais autorisés à circuler sur les voies de bus de la capitale au même titre que les taxis.

C’est donc une bonne nouvelle pour les amateurs de scooters électriques à Paris : plus besoin de changer de file et de serrer à gauche sur la route. Comme partout ailleurs en France, il revient à la municipalité de donner l'accès à ces voies. Aussi, les scooters électriques de Paris "peuvent notamment bénéficier de conditions de circulation et de stationnement privilégiées », précise le site Service public. Seul impératif : avoir une vignette Crit'Air. 

mobilité électrique

En bref, les villes européennes et françaises comprennent aujourd'hui l'enjeu des véhicules électriques et agissent pour sa démocratisation partout dans les villes, dans le but d'un jour faire disparaître les diesels et les essences de la circulation en faveur de la mobilité électrique.

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